Préparée à tout

Comment un ancien élève d'une école Sudbury aborde son parcours une fois diplômé? Comment s’adapte-t-il à l’université et au monde du travail?  

Emma Tunstall, diplômée de la Sudbury Valley School (SVS), nous en livre un aperçu à travers son témoignage (publié en 2014). Je remercie la SVS de m’avoir autorisée à publier la traduction de cet article sur ce blog.


En juin dernier, j’ai assisté à la cérémonie du « Moving On ». C’est un moment où la communauté se réunit pour célébrer les étudiants qui achèvent leur éducation à Sudbury Valley et qui vont poursuivre d’autres projets. Beaucoup ont fait la démarche d’obtenir le diplôme de SVS, quelques uns ne l’ont pas fait. Certains vont à l’université, pendant que d’autres vont voyager, débutent un nouvel emploi, ou bien d’autres choses encore. J’ai été diplômée de Sudbury Valley en 2013, après avoir passé 14 ans à cette école. Pour moi, la cérémonie de cette année a été surréaliste. C’est dur de croire que ça fait un an que j’ai quitté la communauté qui a été mon « chez moi » pendant si longtemps. Je suis maintenant étudiante à l’université Bryn Mawr, et, de retour après un an d’absence, la cérémonie était pour moi une merveilleuse occasion de réfléchir à SVS, et à ce qu’être un ancien élève de SVS signifie.

 
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La cérémonie incluait un discours d’une ancienne élève, Debra Sadofsky, d’un élève actuel, et des élèves qui achevaient leur scolarité à SVS. Ils étaient sincères, uniques et touchants, et m’ont aidée à développer une grande partie des réflexions que j’ai sur le fait d’être diplômés de SVS. Il est souvent difficile de quantifier une éducation de SVS. Cela va bien au-delà de ce que la majorité des gens ont pu vivre. Je n’ai pas été à l’université avec des AP credits (NdT : résultat d’examens qui permettent d’accéder plus facilement à certaines universités) ou une connaissance exceptionnelle en biologie, mais j’étais plus que préparée. J’ai réussi mes cours, mais ce qui est plus important, c’est que je suis heureuse. J’ai compris comment m’épanouir dans un nouvel environnement.

Un jour, au printemps dernier, je discutais avec un de mes amis qui m’a dit que «j’étais faite pour l’université». Cette affirmation m’est restée en tête depuis, car même si j’ai réussi à l’université, il est clair pour moi que ce n’est qu’un des chemins que je pouvais choisir. Comme Debra l’a dit dans son discours, les anciens élèves de SVS sont uniques. Nous sommes uniques, parce qu’être un ancien élève de SVS signifie que nous avons rencontré et relevé de nombreux défis. Nous avons appris à travailler avec les autres, à être responsables, à être débrouillards et à avoir confiance en nous. On nous a fait confiance, et nous avons répondu à cette confiance en tirant le meilleur parti de cette éducation que nous-mêmes contrôlions. Peut-être que, plus que tout, les élèves de SVS sont uniques car nous savons qui nous sommes. Nous avons une profonde et subtile compréhension de nous-même, et un indéfectible respect pour les autres. Ce respect et cette compréhension signifient que, quoi que nous fassions, nous le faisons d’une manière fidèle à nous-même. C’est pour ça que je sais que je n’étais pas faite pour l’université. J’étais - comme tout ancien élève de SVS – préparée à tout ce que je choisissais de faire.

 
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Mon éducation m’a préparée à m’adapter et à réussir dans n’importe quel environnement, et à le faire d’une manière qui est la mienne. Maintenant que les diplômés de cette année (et ceux qui passent simplement à autre chose, sans diplôme) vont dans le vaste monde, ils vont faire de même. Ce ne sera pas facile (cela peut, en fait, être incroyablement difficile) mais ils vont apprendre, s’adapter et se développer d’une manière que seuls les élèves de SVS peuvent faire – avec cran, courage et une solide conscience de leur identité.