Laissez-les jouer !

En août dernier, un article plaidant pour une revalorisation du jeu a été publié dans une grande revue de pédiatrie intitulée « Pediatrics ». Évidemment, pédiatre de formation, je ne pouvais pas laisser passer ça ! 

 
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  Actuellement, dans le monde occidental, l’accent est mis de plus en plus sur le développement académique précoce. Résultat, en maternelle, l’instauration d’activités scolaires se fait au détriment du temps de jeu pour les enfants. Cet article scientifique, intitulé « The power of play : a pediatric role in enhancing the development in young children » (le pouvoir du jeu : le rôle du pédiatre pour améliorer le développement des jeunes enfants) pour est un véritable plaidoyer pour laisser les jeunes enfants jouer.

Le jeu, qui semble futile pour certains, ne peut que reprendre un peu de galon avec cet article ;) En voici quelques extraits courts :

(Note : J’ai sélectionné ici des éléments pertinents pour les enfants de + de 4 ans et pour le jeu libre. Si vous souhaitez lire l’article en entier, il est disponible ici )

Le jeu est défini ainsi :

« La définition du jeu n’est pas évidente. Il y a cependant un consensus grandissant sur le fait que c’est une activité qui provient de la motivation intrinsèque, qui comporte un engagement actif, et qui résulte d’activités menant à des découvertes réjouissantes. Le jeu est volontaire et il n’a souvent aucun but extrinsèque ; il est amusant et souvent spontané. »

Le jeu est très important :

« Le jeu n’est pas futile : il améliore la structure cérébrale ainsi que sa fonction et promeut ses fonctions exécutives (par exemple, le processus d’apprentissage plutôt que le contenu), ce qui nous permet de poursuivre des buts et d’ignorer les distractions. »

Le jeu apporte de nombreux bénéfices :

« Le jeu fait partie de notre héritage évolutionnaire, il est présent dans un grand spectre d’espèces, il est fondamental pour la santé, et nous donne des opportunités de pratiquer et parfaire des compétences nécessaires pour vivre dans un monde complexe. »« Le jeu et l’apprentissage sont inextricablement liés »« Le jeu est fondamentalement important pour apprendre des compétences du XXIème siècle telles que la résolution de problèmes, la collaboration et la créativité, qui nécessitent des fonctions exécutives essentielles pour le succès en tant qu’adulte. »

Le jeu développe de nombreuses compétences :

  • compétences sociales : coopération, négociation, résolution de conflits

  • empathie

  • concentration

  • équilibre émotionnel

  • développement des fonctions exécutives

  • développement moteur

  • développement cognitif

  • développement linguistique

  • intégration sensorielle pour les jeux en extérieur

  • exploration du monde

  • compréhension pour chacun de ses préférences et intérêts

 
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  Bien que cet article se limite explicitement aux enfants plus jeunes, il est pour nous évident que le jeu comporte les mêmes avantages à tout âge. Plus l’âge avance et plus le jeu évolue : jeu avec des poupées, jeu de rôle, constructions avec des blocs ou des légos, jeux d’ordinateurs : tous ces jeux sont de plus en plus complexes avec l’âge.

Les jeux pratiqués par l’adulte peuvent être des loisirs, et, avec un peu de chance, un métier.  

 
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Vous voulez en savoir plus ?

À l’École Sudbury Lilloise, les enfants et adolescents de 4 à 19 ans interagiront librement et décideront de ce qu’ils feront de leur journée.

Ils apprendront ainsi à penser par eux-mêmes et à accéder aux connaissances dont ils ont besoin par de multiples moyens. Ils apprendront à argumenter et à se confronter à des problématiques complexes. À travers les activités auxquelles ils décideront de se consacrer, ils apprendront les connaissances de base ; en étant maîtres de leur vie, ils seront également responsables des résultats qu’ils obtiennent. Ils apprendront à prioriser, à consacrer les ressources nécessaires pour obtenir ce qu’ils veulent et à travailler avec les autres dans un groupe. Ils exploreront le monde librement, à leur rythme, à leur manière, dans un climat de confiance et de respect. En étant responsables d’eux-même et de l’école, ils acquerront les ressources intérieures pour mener leur vie.